1969 : Un tournage à Trémolat « Le boucher » de Chabrol

Septembre / Octobre1969 : tournage du film « Le Boucher » de Claude Chabrol à Trémolat

C’est l’histoire de Paul (Jean Yanne) qui revient à Tremolat, reprendre la boucherie paternelle, après quinze ans dans l’armée. Il rencontre Hélène, l’institutrice et directrice de l’école (Stéphane Audran). Une petite fille est assassinée à l’aide d’un couteau. Hélène soupçonne Paul …

Mais c’est aussi l’histoire d’un tournage, « Le boucher » : dix huitième et dernier film de Claude Chabrol, tourné entre septembre et octobre 1969, presque exclusivement à Trémolat.

Le film a des aspects documentaire, résultat de la photographie et de la lumière mais surtout du casting, composé de comédiens d’un jour, les habitants du village qui ont joué leur propre rôle : les enfants de l’école, le boulanger, les paysans, l’instituteur, les passants… et même le maire actuel de Trémolat, Eric Chassagne, alors enfant, a fait partie de l’aventure.

Ce tournage a totalement chamboulé la vie du village. Chacun a été mis à contribution.

Certains passaient même leur journée sur le tournage à regarder. Les témoignages décrivent une ambiance festive, en partie due à la personnalité du réalisateur, « un type formidable », simple qui aimait faire bonne chère. Parmi les nombreuses histoires que l’on raconte, il y a celle-ci : lors des repérages en Dordogne où, il cherche le décor de son prochain film, Claude Chabrol s’arrête déjeuner au restaurant le Vieux-Logis. Conquis par la bonne table, il décide de tourner dans le village et de faire du restaurant, sa cantine.

« Tourner pour moi est un plaisir, et j’aime mieux tourner hors de Paris. Et puis je trouve absurde qu’on n’utilise presque jamais les décors de la province française. Cette Dordogne c’est magnifique et ça a été très très rarement exploité. J’ai choisi Tremolat parce que quand j’ai écrit le scénario, j’avais des impératifs topographiques et j’ai tout cela ici. Je n’ai besoins de rien déplacer, j’ai déplacé la mairie ou le bureau de poste, ce qui est bien peu de choses»
Claude Chabrol (1969)

Pour Claude Chabrol, le film a été “touché par la grâce”, tant sur le fond (il a écrit le scénario en en un mois) que sur la forme, les conditions de tournage étaient idéales. Le résultat c’est une oeuvre naturaliste avec une pointe de noirceur et d’étrangeté morbide autour d’une variation grinçante sur le genre humain.

Repères

• 27 février 1970 : Le film sort en salle. Salué par la critique.
• 14 mois : le temps où il est resté à l’affiche à Paris
• 1 148 554 : nombre d’entrées en France
• 2021 : l’association La cerise sous le chapeau organise un festival Chabrol en hommage au réalisateur. Les trois enfants ont été invités.

Voir le documentaire réalisé en 2021 par HUGO DUFOUR
à l’occasion du FESTIVAL CLAUDE CHABROL