Économie

Biron – Domaine de La Tuque – Entretien

Modifié le 30/06/2022
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Dynamisme et inventivité des entreprises du territoire

L’esprit du cépage

Photo @F.Canar

Vincent Rivaud et Gilles Detilleux se définissent comme paysans – vignerons.

Lorsqu’il y a 10 ans, ils s’installent sur le vignoble de Biron, le plus isolé de la Communauté de communes à 220 m d’altitude, séparé du château de Biron par un fond de vallée où coule une petite rivière, il ne restait que 3,5 ha de vieux pieds de vignes anciennes. Il fallait sauver ce vignoble ! Parce que « la vigne se gorge de la puissance des sols » ils travaillent ce petit terroir comme des artisans, tenant compte de sa morphologie et de sa géologie. Afin d’obtenir des vins vivants il faut des sols vivants, il faut permettre aux vignes de s’installer, de laisser faire la nature et de choisir des méthodes agronomiques respectueuses de cet environnement.

En discutant avec les anciens, ils ont retrouvé la trace d’un cépage unique et local, un cépage autochtone né sur ce territoire entre Monpazier et Villeréal : l’Abouriou.

Travailler ces terres, participer à la renaissance de ces vignes et chercher « l’esprit du cépage » telle est leur réalité quotidienne. Ils travaillent 5 cépages désormais, des Cabernets francs sauvignon, des Merlots, le célèbre Abouriou et enfin du Colombard pour les vins blancs.

Vins Bio IGP Périgord

4 rouges/Un blanc/Un rosé/Un pétillant

Photo @F.Canar

Repères

  • 2013 : installation au Domaine de la Tuque avec 3,5ha de vieilles vignes
  • 2015 : Plantation de l’Abouriou et du Colombard
  • 2017 : Labélisation AB
  • 2018 : 1er Millésime Blanc Tauzin et Abouriou

Collection de 5 cépages sur 5,5ha

Pour en savoir plus

Entretien

Photo @F.Canar

Gilles Detilleux et Vincent Rivaud

Ce qui vous sépare du château de Biron c’est un fond de vallée qui s’appelle le clairfond avec une petite rivière. Vous dîtes que la « vigne se gorge de la puissance des sols », pouvez-vous nous préciser quelle est la nature de votre sol?

« La combe de Biron a une spécificité géologique : on y trouve des calcaires autour du château mais surtout des grès très anciens (apparus lors de l’élévation de la chaîne des Pyrénées il y a 65 M d’années). Ces grès se sont désagrégés en sable, riche en oxydes de fer, puis ils se sont mélangés aux argiles et limons déposés par le Lot et la Dordogne. L’abondance de ces matières premières a permis l’installation de potiers et le développement de l’industrie du verre attestée à Biron dès le XVIe siècle. Les célèbres fours de Bernard Palissy (1510-1590) se trouvent à proximité du Domaine de la Tuque. Ce sous-sol est aussi la vraie richesse du terroir de ce vignoble.

Quand on est en bio, on réfute toute utilisation de produit chimique, aussi bien pour protéger la plante que pour nourrir le sol. Il est très important de permettre à la vigne de s’installer et de trouver, dans son environnement, les éléments nécessaires à sa croissance. Pour se faire nous produisons nos propres engrais verts.

Photo @F.Canar

Pour enrichir les sols, on sème chaque année un mélange de légumineuses, de graminées, des engrais verts comme le seigle, l’avoine, le trèfle. Cela va structurer le sol différemment : aussi bien la couche superficielle que celle plus profonde. Après, il s’agit de broyer tout ceci et d’incorporer dans le sol. Ce mélange de matières organiques que l’on appelle humus procure de l’engrais vert naturel.

On a choisi de laisser la vigne en herbe pour conserver la biodiversité et aussi pour éviter l’érosion. Sur le vignoble, nous ne travaillons qu’un rang sur deux.

« Travailler un vrai morceau de paysage, y produire des raisins pour les transformer en vin, des moments magiques !  « 

Parlez-nous de l’Abouriou, ce cépage ancien que vous avez retrouvé?

« L’Abouriou est un biotype – un cépage quasiment pur, ce n’est pas un hybride. Né au Rayet près de Villeréal très exactement. Très célèbre au XIXe siècle sa culture va disparaitre avec la crise du Philoxera en 1870.  Il nous intéresse beaucoup pour ses qualités premières même s’il est compliqué à travailler. Nous en sommes à notre 4e millésime.

L’Abouriou en occitan cela veut dire « précoce ». Il vient un mois avant les cépages traditionnels -on le rentre début septembre alors que les autres sont rentrés bien plus tard – il a des qualités de résistance par rapport à la sécheresse ».

Avez-vous aussi souffert des conditions climatiques cette année ?

« Oui, nous souffrons beaucoup. Cette année, nous avons gelé sur bourgeons, mais c’est moins grave que l’année dernière. La vigne peut résister. Nous ne connaissons pas encore l’étendue des dégâts, il faut attendre. En revanche, bien souvent les maturités sont très compliquées après un épisode de gel. Les degrés sont différents. Il faut un équilibre entre le sucre et l’acidité. Il faut sursaturer certaines grappes pour attendre la maturation des autres. C’est une gestion plus compliquée. Nous avons eu 4 années d’incidence climatique avec du gel : 2017 – 2019 – 2021 – 2022, liées directement au réchauffement climatique. Cela semble devenir récurrent.

On est bien obligé de s’adapter. On s’oriente donc vers des méthodes agronomiques différentes par des choix de cépages, par des méthodes de tailles ou d’attaches reportées. Cette année, quand on a réalisé que les conditions météo allaient encore être compliquées, nous avons décidé de ne pas attacher et nous avons constaté qu’il y a moins d’impact de gel ».

Avoir le label AB signifie que vous devez respecter une certaine façon de travailler le vin et également une méthode. Pouvez-vous nous expliquer ce que cela englobe ? 

« Pas de produits chimiques, pas de pesticides (comme les désherbants) et pas d’OGM. Le désherbage des vignes est donc manuel et mécanique. Les engrais sont naturels comme l’utilisation des engrais verts ».

« Nous suivons un certain nombre de principes. Par exemple, on ne colle pas les vins. Pour aller plus vite, certains utilisent des adjuvants : les gélatines de poisson, les gélatines de porc, le blanc d’œuf …  Nous on ne fait pas du tout ça. Nous respectons une décantation naturelle des lies dans les cuves. Le processus est plus long et demande de nombreux contrôles que nous effectuons régulièrement par échantillons confiés à un laboratoire pour s’assurer de la qualité des vins. Mais rien ne remplace l’expérience du vigneron. »

Photo @F.Canar

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